QUÉBEC, le 12 octobre 2021 – Transition Québec présente ses engagements visant à s’attaquer à la discrimination et au profilage social et racial, ainsi qu’à repenser les interventions policières pour favoriser les interventions de nature communautaires, en présence de Hamed Sandra Adam, intervenant social et candidat de Transition Québec dans Maizeret-Lairet.
« En tant qu’homme noir à Québec, le profilage racial, je le vois, je le vis. En tant qu’intervenant social, je vois les initiatives qui fonctionnent bien et qui devraient être mieux soutenues et financées. La question qu’on souhaite se poser, chez Transition Québec, c’est : est-ce qu’on peut améliorer nos approches pour mener des interventions de nature communautaire auprès de personnes marginalisées dans une optique de prévention et non de criminalisation? », a déclaré Hamed Sandra Adam.
Mettre en place commission sur la discrimination et le profilage social et racial
Plusieurs personnes rapportent vivre des situations de profilage racial ou social. La section de Québec de la Ligue des droits et libertés a d’ailleurs sonné l’alarme il y a quelques semaines quant au profilage racial vécu par les personnes racisées à Québec.
Or, contrairement à Montréal, où un rapport mené par des chercheurs indépendants avait montré que les personnes autochtones et noires ont « entre quatre et cinq fois plus de chances » d’être interpellées par le police, par rapport aux personnes blanches, les données sur cette question sont inexistantes à Québec. C’est pourquoi Transition Québec souhaite mettre en place une commission sur la discrimination et le profilage social et racial afin de documenter la situation.
« Pour Transition Québec, il est nécessaire de faire un état des lieux, une commission, pour être capable de documenter le problème de la discrimination et du profilage social et racial vécu par les communautés à Québec. », a déclaré Jackie Smith, cheffe de Transition Québec et candidate à la mairie.
Favoriser les interventions communautaires
Alors que l’on apprenait la semaine dernière, dans le Journal de Québec, que les policiers de Québec sont de plus en plus « monopolisés » par la santé mentale, Transition Québec souhaite également repenser les interventions policières menées par le Service de Police de la Ville de Québec (SPVQ).
Ainsi, le SPVQ constate que les membres de corps policiers sont de plus en plus amené-es à mener des interventions se rapprochant du travail social, pour lesquelles ils ou elles n’ont pas toujours la formation adéquate. Entre 2018 et 2020, le nombre d’ordonnances psychiatriques exécutées par des membres du SPVQ a bondi de 364 à 438, alors que le nombre d’interventions pour un « état mental perturbé » est passé de 4403 à 4819.
C’est pourquoi Transition Québec souhaite utiliser une portion du financement du SPVQ afin de bonifier et élargir les initiatives existantes d’intervention communautaire visant à améliorer le contact auprès de personnes marginalisées, notamment celles vivant des enjeux de santé mentale ou de toxicomanie ou étant en situation d’itinérance. L’initiative de l’organisme PECH (Programme d’encadrement clinique et hébergement) est, à cet effet, un modèle qui a fait ses preuves dans la ville de Québec.
« En ce moment, plusieurs personnes, certaines au sein même des corps policiers, nous disent que les interventions policières se rapprochent souvent beaucoup plus du travail social. Ce genre d’intervention, ça nécessite une formation en ce sens, et on veut s’assurer que ce soient des intervenantes et intervenants professionnels qui répondent à ces besoins. », a expliqué Hamed Sandra Adam.
PECH La collaboration développée depuis plus de 20 ans entre le SPVQ et l’organisme PECH est particulièrement inspirante : elle permet d’augmenter l’efficacité et de diminuer le temps d’intervention des patrouilles en réduisant la gestion des crises et l’accompagnement, en plus d’offrir une réponse rapide aux appels du 911. Un-e intervenant-e de PECH prend en charge l’intervention dans les 30 minutes suivant l’appel des patrouilleurs avec une disponibilité 24/7. Cela permet aux patrouilles de déléguer aux intervenant-es de PECH la recherche de solutions pour les personnes en crise et d’utiliser leur expertise pour déterminer la dangerosité d’une personne pour elle-même. La collaboration avec le SPVQ permet d’éviter la judiciarisation. Le service post-crise, qui vise autour de 85% des personnes ayant eu une intervention lors de crise, consiste en 4 ou 5 rencontres et vise à éviter les rechutes. Un soutien psychosocial, de l’aide au déménagement, de l’accompagnement dans le processus judiciaire, de l’aide pour trouver un-e médecin-e et des médiations pour les couples font partie des services offerts. PECH donne aussi de la formation aux corps policiers. D’ailleurs, PECH réclame, comme Transition Québec, d’investir 4 ou 5 % du budget du SPVQ pour des approches psychosociales auprès des citoyen-nes en crise ou des personnes itinérantes. |
Réduire la place des armes à feu dans les interventions policières
Transition Québec souhaite aussi implanter un projet pilote de patrouilles policières sans armes à feu en s’inspirant notamment de ce qui se fait en Angleterre, en Norvège et en Nouvelle-Zélande, mais aussi avec l’escouade multi du SPVQ à Québec. L’idée ne serait pas de priver d’armes à feu l’entièreté des corps policiers, mais bien d’identifier des escouades ou patrouilles pour lesquelles le fait de ne pas les porter en permanence permettrait d’améliorer le rapport et le lien de confiance avec la population, particulièrement les communautés racisées.
« Pour plusieurs communautés, qui vivent de la discrimination et du profilage racial à Québec, une présence policière armée n’inspire malheureusement pas le même sentiment de confiance et de sécurité que pour d’autres personnes. Il faut travailler ensemble à rebâtir des ponts et donc remettre en question le port systématique d’armes à feu. », a conclu Hamed Sandra Adam.
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Anthony Cadoret
Attaché politique
418-563-0596